
1.3. Pharmacie
1.3.1. Le métier
Le pharmacien est un commerçant, spécialiste des molécules. Il peut exercer sa profession dans une officine, à l’hôpital, dans un laboratoire d’analyses biomédicales, dans l’industrie pharmaceutique, dans l’enseignement supérieur, dans la recherche, ou encore dans la distribution en gros.
Toutefois, 75 % des 72 000 professionnels exercent en officine. Le pharmacien d’officine conseille, vend des médicaments ou des appareillages médicaux, et rassure ses clients. Il bénéficie du monopole de la distribution des médicaments. Il a un rôle de relais entre le médecin et le patient. Il connaît toutes les incompatibilités médicamenteuses, exerce un contrôle sur les ordonnances établies par les médecins, et explique aux clients les règles à respecter. Une erreur non rectifiée pourrait le conduire devant les tribunaux. Il doit sans cesse se tenir informé des nouvelles réglementations et changements de prescription des médicaments. Il propose de plus en plus de produits de parapharmacie. A la tête d’une pharmacie, il doit encadrer son personnel (assistants et préparateurs), gérer les stocks, commander les produits, et tenir une comptabilité. Lorsqu’il travaille à l’hôpital, le pharmacien transmet aux infirmiers les traitements et les matériels destinés aux patients. Son rôle est de préparer et contrôler les médicaments. Il est chargé d’acheter les médicaments et de gérer les stocks. Il contribue à améliorer les traitements et participe aux expérimentations en collaboration avec les médecins. Lorsqu’il exerce son activité dans l’industrie pharmaceutique, il intervient dans toutes les étapes de la conception des médicaments et réalise le suivi (recherche, fabrication, contrôle, stratégies de vente, autorisation de mise sur le marché). Lorsqu’il travaille chez un grossiste, il supervise la distribution et le stockage des médicaments et autres produits, et il gère les livraisons dans les officines. Lorsqu’il travaille dans un laboratoire de biologie médicale, le pharmacien réalise divers examens (analyses de sang, d’urine, recherches de bactéries…). Il peut être directeur du laboratoire ou se spécialiser dans la recherche. L’enseignement supérieur offre des débouchés, notamment dans la filière de l’internat « pharmacie spécialisée ». Le pharmacien peut être également salarié dans des structures telles que les organisations humanitaires, les caisses d’assurances maladie, les centres de sapeurs-pompiers… Dans tous les cas, il doit obligatoirement être inscrit à l’ordre national des pharmaciens pour pouvoir exercer sa profession. Le salaire d’un débutant assistant pharmacien en officine est d’environ 2100 euros bruts par mois. Le propriétaire d’une officine gagne quant à lui entre 5000 et 8000 euros pas mois. Il est toutefois à noter que l’achat d’une officine représente un investissement considérable, et qu’il peut être judicieux de s’associer dans un premier temps. Prérequis Le pharmacien est rigoureux et vigilant. Il a le sens de l’écoute, du dialogue, et des responsabilités. Il a des compétences scientifiques et de gestionnaire. Il doit être un bon conseiller et commercial(officine).
Les études et les Métiers : plaquette à télécharger Pharmacie Etudes et Métiers
1.3.2. Les études et diplômes
Un bac scientifique (Mathématiques, Physique Chimie, SVT) est fortement recommandé pour réussir ses études de pharmacie. Six années sont nécessaires pour s’orienter vers l’officine ou l’industrie. Il faut ajouter trois années supplémentaires pour se spécialiser. Ces études comportent 3 cycles :
– Le 1er cycle dure 2 ans
et le concours a lieu à la fin de la PASS ou LAS. Le nombre de places offert au concours est limité et défini par chaque faculté, en fonction des besoins territoriaux et des capacités d’accueil des formations. En 2ème année, les étudiants effectuent un stage d’initiation en officine. Les futurs pharmaciens entament leur formation par la théorie. Au programme de ces deux années: biochimie, étude des grands systèmes du corps humain, biologie humaine et végétale, infectiologie… Son programme est défini sur le plan national et comprend un tronc commun obligatoire qui doit compter pour 80% à 90% des E.C.T.S. Unités d’enseignement pour la D.F.G.S.P.2 (3ème et 4ème semestres) :
- Apprentissage des techniques et gestes de base ;
- Communication, logique et argumentation ;
- Biodiversité et bio-évolution des règnes végétal, animal et fongique ;
- Voies d’accès aux substances actives médicamenteuses ;
- Sciences biologiques : biologie cellulaire et moléculaire, génétique, biochimie, microbiologie, parasitologie, physiologie, hématologie, immunologie ;
- Sciences analytiques : techniques d’analyses physiques, chimiques et biologiques ;
- Cycle de vie du médicament et circuit pharmaceutique ;
- Sciences pharmacologiques : pharmacologie moléculaire et générale, pharmacocinétique ;
- Formulation, fabrication et aspects biopharmaceutiques des médicaments ;
- Qualité et produits de santé ;
- Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (niveau 1) ;
- C2i (niveau 1)[ref]https://c2i.enseignementsup-recherche.gouv.fr/etudiants/c2i-niveau-1[/ref] ;
- Projet professionnel ;
- Langue étrangère.
Unités d’enseignement pour la D.F.G.S.P.3 (5ème et 6ème semestres):
- Pathologies, sciences biologiques et thérapeutique : sémiologie clinique et biologique, chimie thérapeutique, pharmacognosie, biologie clinique, pharmacologie des substances actives, stratégies thérapeutiques, pharmacie clinique, Iatrogenèse et toxicité ;
- Systèmes de santé et santé publique ;
- Distribution, dispensation, traçabilité des médicaments et autres produits de santé (réactifs de laboratoire inclus), dossier pharmaceutique ;
- Biopharmacie ;
- Contrôles qualité : approche statistique et validation de méthode ;
- Organisation et gestion d’une entreprise ;
- Analyse critique de documents et utilisation des outils d’information scientifique ;
- Communication, logique et argumentation ;
- Projet professionnel ;
- Langue étrangère.
Ainsi que des unités d’enseignement librement choisies ou des unités d’enseignement libre pour un nombre d’E.C.T.S. entre 3 et 6. La répartition horaire des différentes unités d’enseignement est laissée à la discrétion de chaque U.F.R.. Dans l’esprit du processus de Bologne chaque semestre universitaire doit comporter environ 250 heures de cours magistraux / enseignements dirigés / travaux pratiques.
– Le 2ème cycle d’une durée de 2 ans
permet à l’étudiant de choisir une spécialité (industrie, officine, ou internat). La troisième année (L3) voit l’apparition de la pharmacologie (mais aussi de la galénique et de la chimie thérapeutique) et le début des TD (travaux dirigés) en chimie et en bactériologie. La spécialisation intervient dès la troisième année, par le biais du choix des options. Les stages en officine, eux, sont obligatoires, même si l’étudiant se destine à la recherche ou à l’hôpital. Le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Pharmaceutiques comprend la quatrième et la cinquième année des études de pharmacie. Il permet à l’étudiant.e de se spécialiser progressivement dans les disciplines de son choix et le prépare progressivement à un exercice professionnel particulier à orientation officinale, industrielle, hospitalière ou de recherche. La formation a pour objectifs :
- l’acquisition de connaissances scientifiques, médicales et pharmaceutiques complétant et approfondissant celles acquises au cours du cycle précédent ; ces connaissances concernent les domaines des sciences appliquées aux médicaments et autres produits de santé, des sciences biologiques, de la sémiologie médicale, de la santé publique et de la thérapeutique ;
- l’acquisition de connaissances pratiques : stages et formations d’application à la pratique professionnelle dont la finalité et l’organisation sont adaptées au cursus de l’étudiant.e ;
- l’acquisition des compétences permettant d’assurer le rôle d’écoute et d’accompagnement auprès des patient.e.s ;
- une formation à la démarche scientifique ;
- l’apprentissage du travail en équipe et l’acquisition des techniques de communication, indispensables à l’exercice professionnel ;
- le développement de la capacité à s’auto-évaluer et à se poser les bonnes questions en situation ;
- l’introduction au développement professionnel continu comprenant l’évaluation des pratiques professionnelles et l’approfondissement continu des connaissances ;
En quatrième année, les étudiants en pharmacie ne voient que peu de changement avec leur licence: le premier semestre est encore réservé au tronc commun. En revanche, dès le deuxième semestre, ils entament leur spécialisation dans l’une des trois voies disponibles: ● Officine: pour travailler en pharmacie ● Industrie-recherche: pour travailler dans l’industrie pharmaceutique ● Internat: pour travailler en pharmacie hospitalière, en biologie médicale ou dans les laboratoires de recherches de l’industrie pharmaceutique.
A l’issue de cette 4ème année d’étude, l’étudiant a le choix entre un 3ème cycle court ou long qui sera déterminant dans le choix du secteur d’activité où il exercera sa profession.
La cinquième année est dite «hospitalo-universitaire».
Comme les externes en médecine, les étudiants partagent leur temps entre l’hôpital et l’université :
- Troisième cycle court en pharmacie: pour l’officine et l’industrie
Après leur master, les étudiants qui se destinent à exercer en officine ou dans l’industrie pharmaceutique n’ont plus qu’une année d’étude. L’année se partage en deux: six mois de cours et six mois de stage. Tous les étudiants doivent soutenir une thèse en fin d’année pour obtenir leur DE (diplôme d’Etat) sans lequel ils ne peuvent exercer.
- Troisième cycle long en pharmacie: l’internat
Les étudiants qui se lancent dans la filière longue s’engagent pour un total de neuf ans d’études minimum. Au mois de décembre de leur cinquième année, ils passent un concours national qui va leur permettre de devenir interne en pharmacie. En 2013-2014, il y avait 478 postes disponibles dans toute la France. Une fois interne, les étudiants doivent choisir leur spécialité selon leur rang de classement, comme les internes en médecine. Chaque filière mène à un (ou deux) DES (diplôme d’études spécialisées).
● Médicament: qui permet de préparer le DES pharmacie hospitalière-pratique et recherche (PH-PR) ou le DES pharmacie industrielle et biomédicale (PIBM).
● Recherche: qui permet de préparer le DES d’innovation pharmaceutique et recherche (IPR).
● Biologie: qui permet de préparer le DES de biologie médicale (BM). Le statut d’interne fait que les étudiants sont rémunérés par le centre hospitalier dont ils dépendent. Comme les internes en médecine, ils doivent assurer des gardes de nuit et des astreintes. L’internat de pharmacie se termine avec la soutenance de mémoire de DES, qui peut tenir lieu de thèse, après un minimum de huit semestres (quatre ans). Ils obtiennent, en même temps que leur DES, leur doctorat d’Etat. Masters supplémentaires Il est recommandé aux étudiants en pharmacie des filières industrie et internat de compléter leur formation par des masters supplémentaires dans le domaine qu’ils visent: droit pharmaceutique, environnement, génétique, bactériologie… Il ne s’agit pas de rempiler pour un an ou deux à la fin de ses six (ou neuf!) années d’études. En réalité, avec le jeu des équivalences, ces masters ne représentent que quelques UE (unités d’enseignement) supplémentaires. Il est recommandé aux étudiants de commencer à les valider dès leur troisième année d’étude. A la fin du 3ème cycle (court ou long), l’étudiant obtient le diplôme d’état de docteur en pharmacie. Le diplômé, docteur en pharmacie, doit prêter serment :
1.3.3. Pharmacien Militaire
Le pharmacien militaire exerce au sein du Service de Santé des Armées (SSA). Ses missions incluent :
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la gestion des médicaments et des dispositifs médicaux,
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le contrôle qualité des produits de santé,
-
l’encadrement de la stérilisation ou de la radioprotection,
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des recherches en biologie, pharmacie hospitalière, santé publique ou défense NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique),
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des déploiements en opérations extérieures (OPEX).
Il peut exercer dans des hôpitaux militaires, des laboratoires ou en unités opérationnelles.
Voie d’accès : École de Santé des Armées (ESA)
Conditions d’admission
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Être bachelier général, avec de préférence les spécialités SVT, physique-chimie et maths (ou PC + Maths complémentaires).
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Réussir la 1ère année universitaire de santé : Parcours Accès Santé Spécifique (PASS) ou L.AS (Licence avec option santé).
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Passer le concours d’admission au 2e grade des élèves pharmaciens des armées (niveau post-bac+1).
Concours
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Concours organisé par le SSA et le ministère des Armées.
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Épreuves écrites scientifiques, d’anglais et entretien de motivation.
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Il est très sélectif : entre 10 et 20 places selon les années.
Lieu de formation
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Après réussite au concours, les étudiants intègrent l’École de Santé des Armées (ESA) à Lyon pour la formation militaire initiale, puis suivent leur cursus à la Faculté de pharmacie de Lyon ou Bordeaux, selon les besoins.
Durée et déroulé du cursus
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Année 1 : Concours d’admission au SSA.
- Année 1 : PASS ou L.AS.
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Années 2 à 6 : Études de pharmacie à l’université + formation militaire continue.
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Internat possible pour se spécialiser (pharmacie hospitalière, biologie, etc.).
Pendant tout le cursus, l’étudiant est élève officier de carrière, payé (environ 1 300 € net/mois), avec logement, restauration, uniforme et soins fournis.
Engagement militaire et carrière
Statut
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Élève officier sous statut militaire pendant les études.
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Engagement de 10 ans à partir de la fin des études.
Débouchés
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Hôpitaux militaires (HIA),
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Instituts de recherche (IRBA),
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Déploiements en opérations extérieures,
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Carrière d’officier du corps des pharmaciens des armées (commandement, gestion, logistique…).
1.3.4. Des vidéos
Les métiers de l’industrie du médicaments
Pharmacien dans l’Industrie